Le Jardin d’essai d’El Hamma, l’un des plus beaux du monde, menacé par la station de dessalement
Après quatre ans de fermeture pour travaux, le jardin d'Essai à Alger, sera ouvert de nouveau au public dimanche 3 mai. Le président Abdelaziz Bouteflika a visité, samedi 2 mai, ce beau jardin créé en 1832 et reçu des explications sur les travaux réalisés.
Mais le président ne le sait peut-être pas : l'un des rares espaces verts de la capitale est sérieusement menacé par les rejets de saumure de la station de dessalement d'El Hamma. Située en face du jardin, cette usine rejette d'importantes quantités de saumure dans la mer, menaçant la nappe phréatique de cet espace vert.
La station de dessalement d'El Hamma qui pollue la baie d'Alger risque de faire disparaître plusieurs espèces de plantes du jardin d'Essai, avaient averti dès mai 2008 les spécialistes de l'Agence nationale de la nature (ANN). Le bureau d'hygiène communal de la commune de Belouizdad où se trouve le jardin avait également alerté les autorités sur les risques de pollution qui pèsent sur le jardin d'Essai.
Le ministère de l'Energie qui a décidé d'implanter l'usine de dessalement de l'eau de mer sur la baie d'Alger en face de ce jardin a-t-il réalisé une étude d'impact sur l'environnement de cette station ? Le département de Chakib Khelil a-t-il consulté les spécialistes dans la préservation de la nature et la lutte contre la pollution de la baie d'Alger ? Le département de Chérif Rahmani a-t-il fait son travail ?
Des questions sans réponses. Le ministre de l'Energie Chakib Khelil ne s'est pas encore exprimé sur les conséquences néfastes de son usine de dessalement sur le jardin d'Essai et la baie d'Alger.