Le four solaire de Bouzareah, baptisé "Héliodyne", se situe dans l'enceinte de l'Observatoire d'Alger, sur le site actuel du Centre de Développement des Energies Renouvelables.
Cette réalisation prestigieuse de plus de 40 tonnes et dont la hauteur atteint près de 9 mètres, a été étudiée et construite par la Société des Anciens Etablissements Sautter-Harle (1952-1954) pour répondre à des caractéristiques remarquables qui lui ont valu le titre du plus puissant four solaire au monde. En effet l'Héliodyne de Bouzareah se distingue par :
Un miroir paraboloïde de 8,40 m de diamètre, monté sur charpente treillis en aluminium AG-5, avec tendeurs de précontraintes afin de réduire au maximum les déformations soit au cours des mouvements, soit sous l'effet d'un vent pouvant souffler à 200 km/h.
Une distance focale de 3,14 m, monture équatoriale. La concentration dans le plan focal dépasse les 21.000 soleils, ce qui donne la plus forte concentration de rayons ultraviolets obtenue jusqu'alors dans le monde. Le facteur de réflexion d'un tel miroir est de l'ordre de 0,80, à peu près dans tout le spectre.
Les miroirs élémentaires, au nombre de 144, sont disposés suivant leur concavité et leur dimension en forme de coupole renversée, chaque élément étant monté sur des rotules permettant un réglage fin et tout l'ensemble guidé par des cellules avec la précision d'un télescope. Ce dispositif permet d'obtenir une image solaire d'une dizaine de centimètres. Et ainsi, pour une surface de la parabole de 50 mètres carrés, on arrivait à des températures de plusieurs milliers de degrés.
Mais, le plus remarquable dans ce four c'est sans doute la précision du mécanisme de poursuite du soleil: 4 cent millièmes, soit une erreur de 4 m pour un observateur placé à 100 km. Les réducteurs d'entraînement pouvaient être soumis à des couples énormes dus aux coups de vent (soit 10.000 m/kg) sans que cette précision en souffre.
Le mouvement d'orientation de l'appareil n'était pas commandé, comme cela se fait d'habitude par cellules photoélectriques (ou photorésistances), mais par l'horloge de l'observatoire elle-même. L'Héliodyne se comportait, en somme, comme une horloge fille dont l'horloge mère était celle qui donnait l'heure astronomique: l'intérêt d'un tel dispositif était de rendre la régulation indépendante de la nébulosité.
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Pour terminer si on sait que sa puissance théorique utilisable à 3000 °k dépasse les 32KW, on comprend pourquoi l'Héliodyne de Bouzareah est considéré comme le premier four solaire au monde de cette importance.